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Le langage théatral• Un spectacle vivant
Le texte théâtral est écrit pour être dit et pour être représenté. Chaque représentation constitue une interprétation toujours différente du sens du texte ; l'effet produit sur le spectateur, comme la portée de la pièce, sont fonction des choix de la mise en scène. Ainsi, malgré la présence des didascalies, le langage théâtral ne peut être réduit au texte, au discours verbal. Il est donc nécessaire de toujours prendre en compte les autres dimensions du langage théâtral, qui font sens dans la représentation :
- le langage paraverbal, qui concerne tout ce qui entoure la production orale du discours : la déclamation, les rires, les cris, les gémissements, les pleurs, les silences, mais aussi les éléments sonores (musique, bruitage) ;
- le langage non verbal, qui concerne tout ce qui est de l'ordre du visuel : le lieu, les décors, les costumes, les accessoires, la gestuelle.
• La double énonciation
L'autre particularité du langage théâtral est que le discours d'un personnage s'adresse à la fois à un autre personnage et au public (il y a double destinataire). La parole du personnage peut donc recouvrir un double sens : l'un pour le personnage, l'autre pour le public. C'est le cas en particulier du quiproquo, où seul le spectateur comprend la réalité de la situation de confusion dans laquelle sont plongés les per- sonnages. De plus, derrière chaque parole, c'est le dramaturge qui en dernier lieu s'adresse à son public : le contenu comme l'objectif de son discours ne recoupent pas ceux du discours du personnage. Ainsi, lorsque, dans Tartuffe, le faux dévot s'adresse à Elmire, son discours a pour but de la séduire ; ce que Molière révèle, lui, au public, c'est l'hypocrisie du faux dévot.
• La parole comme action
Au théâtre, « dire c'est faire ». Dire, c'est moins dire quelque chose qu'agir sur l'autre. C'est pourquoi la situation de communication doit toujours être cernée : pourquoi tel personnage prend-il la parole ? que veut-il obtenir de l'autre ? De plus, les paroles elles-mêmes peuvent être directement des actions : malédiction, prière,' ordre, serment... Les fonctions conative (agir sur le destinataire du message) et phatique (assurer la communication) du langage sont essentielles au théâtre.
Méthodes
• Proposer une mise en scène d'un extrait de pièce de théâtre
Rédiger des propositions de mise en scène constitue un travail d'écriture possible. Pour préparer ce type d'exercice, on doit :
• lire attentivement le texte : à quel genre théâtral appartient-il ? quel est le registre dominant ? comporte-t-il des didascalies ? sur quels éléments du langage paraverbal ou non verbal ? le dialogue propose-t-il des pistes, des contraintes pou- vant orienter la mise en scène (soyez attentif, par exemple, à la ponctuation) ? ;
• réfléchir préalablement au sens que l'on veut donner à cette scène, à l'effet que l'on veut produire sur le spectateur ;
• organiser la recherche en suivant les différents aspects du langage théâtral (ton, silence, cris, pleurs, rires, bruitage, décor, costume, âge des acteurs, accessoires lumières, position et gestuelle...) ;
• rédiger une copie, en exposant d'abord ses objectifs : sens de la scène, effet à produire sur le spectateur, puis en distinguant deux parties, l'une regroupant les indications sur le langage non verbal, l'autre regroupant les indications sur le langage paraverbal en justifiant toujours ses choix par rapport au texte proposé ; conclure en faisant le bilan de la mise en scène proposée.