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Le discours argumentatif

Argumenter, c'est, en premier lieu, tenter de faire partager son point de vue à celui à qui on s'adresse, c'est essayer de le convaincre. Pour réaliser cet objectif, les moyens sont divers :

• Le locuteur peut utiliser un raisonnement logique. Pour cela, il dispose d'arguments qui lui permettent de justifier sa position, de défendre sa thèse. Des exemples peuvent venir soutenir son argumentation. L'organisation logique des arguments est alors essentielle dans cet art de convaincre.

• Le locuteur peut également recourir à une stratégie de persuasion où il cherche à provoquer des réactions, des émotions chez son interlocuteur (et plus globalement chez le lecteur) qui dépassent le seul domaine de la conviction logique.

Un texte littéraire ne propose pas nécessairement l'exposé d'un seul point de vue. Il présente parfois différentes thèses, dont il s'agit alors d'examiner la validité. Il peut, par exemple, prendre la forme d'un débat, d'un dialogue, et avoir alors une fonction plus délibérative : quelle position adopter ? que doit-on décider ? (voir chapitre 14). Dans le discours argumentatif, il faut d'abord identifier clairement la situation dénonciation : qui parle ? à qui ? de quoi ? dans quelles circonstances ?

Méthodes

• Étudier un raisonnement logique

• Repérer les différentes étapes de l'argumentation : observer la disposition typo- graphique (paragraphes, ponctuation), qui renseigne sur la progression de l'argu- mentation ; identifier les connecteurs logiques, qui peuvent établir une relation de cause (« car », « parce que »...), de conséquence (« donc », « c'est pourquoi »...) d'opposition (« cependant », « toutefois »...), de concession (« certes » « mais »...), d'adjonction (« de plus », « en outre »...)
• Identifier, lorsque cela est possible, un type de raisonnement logique :
• raisonnement déductif : on part d'une proposition générale pour aboutir à un cas, à sa conséquence logique ;
• raisonnement inductif : on part de faits particuliers - observation, expérience, exemples - pour aboutir à une conclusion ou à une règle générale ;
• raisonnement par concession : on admet quelques aspects de la thèse adverse pour mieux affirmer son point de vue dans un deuxième temps (du type « certes... mais ») ;
• raisonnement par l'absurde : on démontre la fausseté d'une thèse en faisant apparaître les conséquences absurdes qu'elle aurait si on l'admettait.


• Étudier une stratégie de persuasion

L'étude d'une stratégie de persuasion conduit à analyser en particulier :
• l'engagement direct du locuteur dans son propos, repérable par les marques d'énonciation personnelle (présence de la première personne), les marques du jugement et du sentiment (modalisateurs, connotations, ponctuation expressive), le ton (affirmatif, péremptoire ou enthousiaste) ;
• la volonté parfois de donner un caractère général à son point de vue : emploi de formules impersonnelles (« il faut »...), recours aux maximes (formulations brèves de règles de conduite générales et intemporelles), emploi du pronom indéfini « on » (il faut alors se demander si le pronom inclut ou non le locuteur) ;
• la disqualification de la thèse adverse : attaque directe (le texte a alors une tonalité polémique), recours à l'ironie ;
• le souci d'impliquer directement le destinataire : emploi du « vous », du « tu », des apostrophes, de l'interrogation directe ;
• le recours à l'émotion : images percutantes, exclamations, exemples frappants...