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Humanisme et renaissance - Le classicisme - Les lumières

Le classicisme

• Origine du mouvement

Au XVIIe siècle, le terme « classiques » désigne les auteurs anciens et reconnus. Ce mot sera employé, parfois péjorativement, au xixe siècle, pour désigner ceux qui reprennent la doctrine des anciens. Aujourd'hui, « classicisme » désigne un mouvement culturel dominant au xviie siècle où l'art des grands auteurs de l'Antiquité, déjà visités par la Renaissance, est érigé en règles et en principes esthétiques. Les principaux théoriciens de ce mouvement (Chapelain, Scudéry, Boileau, en France) s'appuient sur le Grec Aristote et sur le Latin Horace.

• La doctrine classique

• L'un des premiers principes du classicisme est celui de l'utilité de l'art : il faut plaire et instruire. C'est le projet même des Fables de La Fontaine. Les comédies de Molière corrigent les mœurs par le rire ; dans la tragédie (Racine, Corneille), le spectacle des passions doit conduire à des émotions fortes (pitié, crainte, admiration...) et à la maîtrise de ces mêmes passions (« catharsis » - purgation des passions - chez Aristote).

• L'autre principe fondamental du classicisme réside dans le respect de règles qui accompagnent le génie (ce don divin et mystérieux). Pour les classiques, il n'y a pas d'œuvre digne de ce nom qui ne mette son travail technique au premier plan, se soumettant ainsi à un idéal d'ordre et de mesure : respect de la vraisemblance (faire vrai) et de la bienséance (rester conforme aux mœurs du temps), règle des trois unités (de temps, de lieu, d'action) au théâtre. Il s'agit de ne pas laisser libre cours au jaillissement de l'inspiration. Ce respect des règles est compris comme une soumission à la raison.

• Ces codes esthétiques et moraux ne concernent pas la seule littérature : peintres (Poussin, le Lorrain), architectes (Perrault, François d'Orbet au Louvre), jardiniers (le Nôtre) s'appuient sur le même idéal d'ordre et d'harmonie, de rigueur et de sobriété de la forme.

Étudier l'évolution et l'influence d'un mouvement culturel : le classicisme

II convient à la fois d'être sensible, pour les œuvres des périodes suivantes, à ce qui relève de l'héritage ou de la contestation du classicisme.

• Être attentif à l'influence du classicisme Le classicisme déborde très largement le cadre du xvne siècle. Voltaire (1694-1778) est un tragédien classique. Au début du xixe siècle, on peut parler en peinture, avec David, de néoclassicisme (nouveau classicisme). Plus largement, l'idéal esthétique du classicisme marque profondément la littérature française.

• Analyser la contestation des codes classiques

C'est aussi contre la conception classique de l'art que naîtront les grands mouvements esthétiques du xvme et du xixe siècle. Diderot, dans le drame « bourgeois », souhaite s'écarter des sujets antiques, des personnages nobles ou mythologiques, qui selon lui ne peuvent plus toucher la sensibilité du spectateur contemporain. De même, le romantisme remet en cause les règles classiques : mélange des genres, refus des unités de lieu et de temps au théâtre, exaltation du moi et des sentiments chez le héros et le poète romantiques.